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Soupçons de malversations, irrégularités et comptabilité douteuse. Voici le mots qui peuvent résumer aujourd’hui la situation de la Fédération Équestre Algérienne (FEA). Algériepart a mené l’enquête. 

Nous avons constaté, d’abord, l’absence d’une certification globale des comptes du bilan financier qui constitue, en soit, une infraction aux dispositions statutaires (Art. 01 du règlement intérieur de la fédération).

Bon nombre de disciples et de gestionnaires affirmant « avoir reçu le bilan que deux jours avant l’assemblée générale, contrairement à la réglementation qui stipule que ce bilan devrait être soumis à notre lecture plus d’une dizaine de jours avant ». Hormis les nombreuses irrégularités et l’opacité entourant l’aspect financier du bilan, ces derniers demeurent interrogatifs devant l’incohérence et l’écart inexpliqué relevé entre les subventions allouées pendant 4 années à la FEA et le chiffre rapporté dans le rapport d’audit et qui est de l’ordre de 35 770 809,18 DA.

De graves anomalies 

Ces graves anomalies devraient inciter les pouvoirs publics à diligenter une enquête approfondie visant à faire la lumière sur la gestion jugée « hasardeuse » de cette instance fédérale (association sportive) qui, au passage, affiche une fausse adresse de son siège social (Zighout Youcef) lequel est inexistant réellement.

Bien que le commissaire aux comptes, dans sa lettre de certification, à déclaré un montant de 283 940 373,82 DA représentant les subventions perçues durant la période 2013 à 2016, il demeure que le même bilan indique que durant les quatre dernières années du mandat, la FEA a bénéficié d’un montant de 319 711 182,00 DA en termes de subventions. Il est également permis de soupçonner que la certification globale des comptes aurait été dissimulée aux membres de l’assemblée générale sans qu’aucune réserve n’ait été signifiée par ces derniers lors de l’assemblé générale.

La passivité des autorités et de la tutelle notamment le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) devant cet état de fait est autrement plus grave, soulignent certains dirigeants. Il est une certitude que suite à l’assemblée générale et après lecture du bilan en question, le doute et l’incertitude se sont installés au sein du monde équestre. « L’examen des bilans de la FEA démontre clairement que le commissaire aux comptes n’a certifié que l’utilisation des subventions provenant du Ministère de la Jeunesse et des Sports, le reste des avoirs de la fédération ne figurent pas sur son rapport » relèvent-ils encore en ajoutant que « bien d’autre irrégularités ont été décelées dans ce bilan comme l’absence des inventaires en fin de mandat (obligatoires par les statuts et les règlements en vigueurs) en dépit des sommes colossales décaissées pour l’acquisition de biens (L’article 6 du décret exécutif n° 14-330 du 27/11/2014 précise que l’assemblée générale de la fédération doit procéder à l’élection des membres de la commission ad hoc chargée de l’inventaire des biens de la fédération au terme de chaque mandat ) ».

Des zones d’ombre 

Par ailleurs, une zone d’ombre entoure la dépense inhérente au chapitre relatif à l’achat de chevaux. « A la fin de l’exercice 2016, le chapitre achat de chevaux affiche 2033 000,00 DA alors que dans son dernier bulletin officiel N°117, la FEA affirme n’avoir jamais procédé à l’achat de chevaux ni durant ce mandat ni au cours du mandat précédent 2013/2016 ».

Cela pousse à croire que soit la FEA aurait acheté des chevaux qui ne figurent nulle part dans le bilan, ou bien ce chapitre a été utilisé pour d’autres dépenses alors que le changement de chapitre est interdit sans l’autorisation du MJS. Toutefois, le commissaire aux comptes a, pourtant, certifié que les subventions ont été utilisées suivant les objectifs auxquelles elles ont été affectées, à savoir l’achat de chevaux.

Par ailleurs, une autre incohérence est soulignée dans ce bilan et ce en rapport avec les statistiques et les cotisations y afférentes. A ce sujet comment expliquer que « dans le rapport moral de la FEA (tableau des statistiques) il est indiqué que le nombre de cavaliers est de 13000 et sur le tableau des recettes chapitre cotisation on affiche uniquement seulement 5 986 500,00 DA. Sachant que la licence coûte au moins 1 000,00 DA (13. 000.000 Da au total) il y a un écart d’environ 7 000 000,00 DA. “A ce sujet, il est permit de dire que soit le nombre des licenciés à été injustement gonflé, soit les droits de licences n’ont pas été recouverts et dans ce cas on les retrouve pas en créances”, note une source bien au fait du fonctionnement de la FEA.

En outre et sur le même chapitre cotisation, le tableau des statistiques nous renseigne qu’il y a 21 ligues de wilaya et 34 clubs : soit 55 structures censées payer les droits d’affiliation à 20 000,00 DA pour un montant global de 1 100 000,00 DA. Le bilan n’affiche que le montant de 800 000,00 DA. En outre, la tenue de la comptabilité de la FEA présente des insuffisances et des anomalies. Le bilan présenté sous la forme recettes/dépenses ne reflète pas la situation patrimoniale exacte de la fédération, puisque il n’y figure ni les créances, ni les dettes, ni le patrimoine exact de la fédération tel que stipulé par le décret exécutif 14-330 du 27/11/2014 fixant les modalités d’organisation et de fonctionnement des fédérations sportives.

Plusieurs violations de la réglementation 

“Cela prouve, au demeurant, la volonté de cette fédération à dissimuler ces formations aux membres de l’assemblée générale”, affirme-t-on. La FEA fait fi des procédures allant dans le sens du contrôle des clubs affiliés. A cet effet et selon les termes de l’article 46 des statuts de la fédération, il est indiqué que « pour la gestion et le contrôle financier des ligues et clubs sportifs qui lui sont affiliés la fédération met en place une direction de contrôle et de gestion financière ». Comment expliquer l’absence de cette direction et comment justifier la seule mission de contrôle sans aucune procédure écrite, ni notification officielle et qui a visé club de Tiaret ? «Pourquoi spécialement Tiaret et non les autres centres équestre ? » s’interroge-t-on. Dans le sillage de sa gestion, la FEA semble occulter la réglementation et la loi concernant l’utilisation des finances et des circuits appropriés en s’adjugeant le droit de recourir à la circulation de l’argent en espèce durant les compétitions amateurs.

Une pratique dénoncée par bon nombre de présidents de centres équestre qui considèrent que l’encouragement, par la FEA, du règlement des primes en espèces est une infraction aux dispositions de la loi 13-05, laquelle précise en son article 167 que “Tout règlement de sommes d’argent consacrant le paiement d’une rémunération, prime ou indemnité à un sportif, un entraîneur, ou un personnel d’encadrement sportif, par un club sportif, une ligue sportive, une fédération sportive nationale ou par le comité national olympique ou le comité national paralympique doit obligatoirement être effectué par les moyens de paiement à travers les circuits bancaires et financiers conformément à la législation et à la réglementation en vigueur ».

La plupart des personnes composant la famille équestre s’interrogent sur ces anomalies et sur certains manquements de la part de l’instance fédérale qui, visiblement, découlent des multiples carences en matière de gestion et devant lesquelles, la tutelle (MJS) observe un mutisme reflétant une complicité tacite.

Au-delà de ce constat révélateur de malversations sur le volet financier, la FEA est sujette à d’autres irrégularités sur le volet de l’organisation et le fonctionnement, la gestion des équipes nationales ainsi que sur le système de compétitions sur lesquelles nous reviendront plus en détails. Devant ces irrégularités opérées par la FEA, les pouvoirs publics devraient diligenter une enquête approfondie afin de faire la lumière sur les multiples zones d’ombre entourant cette instance fédérale gérée par son Président M’Hamed Zoubir Métidji.

Djamel Mentouri

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